Alliance biblique universelle

Un programme d’inspiration biblique dans les Caraïbes pour lutter contre les violences familiales

CARAIBES

Pour la plupart, le mot « Caraïbes » évoque les vastes plages de sable fin, les cocotiers et les vacances, bref, un paradis sur terre. Mais pour de plus en plus de femmes de cette région, la vie ressemble plutôt à un enfer en raison des violences dont elles sont victimes au sein de leur foyer. Les Sociétés bibliques de la région font donc appel à la Bible pour lutter contre ce fléau de plus en plus répandu et sont récompensées par des résultats encourageants.

Depuis des années, Mary* était prisonnière, incapable de se libérer de sa relation marquée par la violence. A plusieurs reprises, elle avait été hospitalisée après avoir subi les coups de son conjoint. Elle avait désespérément besoin d’aide, mais ne savait quoi faire. Ce n’est que lorsque sa Société biblique locale a commencé à former les Eglises à épauler les victimes de violences familiales que Mary a pu recevoir l’aide dont elle avait besoin. Elle est en train de changer de vie. « Si seulement j’avais pu avoir cette aide plus tôt, je n’aurais pas eu à souffrir pendant tant d’années », regrette-t-elle.

      
 
     
 
Les Caraïbes : un paradis pour les vacanciers mais un enfer pour les nombreuses femmes victimes de violences domestiques.
 
Mary vit en Jamaïque, mais elle partage malheureusement le sort de nombreuses autres femmes caribéennes. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des statistiques précises pour chaque pays de la région, on sait que les cas de violences familiales y sont nombreux et qu’ils se multiplient. Ainsi, 33 % des familles jamaïcaines et 27 % des foyers de la Barbade environ sont victimes d’une forme de violences familiales quelle qu’elle soit. D’ailleurs, ce phénomène joue un rôle non négligeable dans les statistiques criminelles de la région, puisqu’environ 25 % des meurtres sont commis au sein du foyer. Presque toutes les victimes de ces crimes sont des femmes.

" En tant que chrétiens, il est de notre devoir d'intervenir et de rappeler à tous, hommes, femmes ou enfants, que Dieu condamne la violence "
 
« La violence à l’égard des femmes semble impossible à stopper, malgré le travail de bon nombre d’organisations de femmes, explique Erny Van Axel, de la Société biblique du Suriname. En tant que chrétiens, il est de notre devoir d’intervenir et de rappeler à tous, hommes, femmes ou enfants, que Dieu condamne la violence. Nous devons leur donner accès au message de la Bible, à savoir que nous avons tous été créés à l’image de Dieu et méritons amour, respect et dignité. »
 
C’est là la tâche à laquelle s’attellent les Sociétés bibliques des Caraïbes depuis quelques années. Elles mettent essentiellement l’accent sur la formation des Eglises à cet égard.
 
« Bien souvent, c’est vers leur Eglise que les victimes de violences familiales se tournent spontanément, explique le pasteur Courtney Stewart, de la Société biblique des Grandes Antilles. Cependant, le thème des violences familiales ne fait pas partie de la formation des responsables d’Eglises dans les facultés de théologie : ils ne savent pas vraiment comment réagir. C’est pourquoi de nombreux pasteurs, moniteurs d’école du dimanche et responsables locaux demandent à assister aux formations que nous proposons avec nos partenaires. »
 
      
 
Un atelier « Faites cesser les violences » pour des membres d’Eglises en Haïti, où les violences domestiques ont atteint des niveaux pandémiques.
 
Des centaines de personnes dans les Caraïbes ont déjà bénéficié d’une formation. Elles sont désormais en mesure de reconnaître les symptômes des violences familiales et de proposer des conseils et un accompagnement efficaces et personnalisés basés sur deux livrets d’inspiration biblique, Faites cesser les violences (destiné aux adultes) et J’aime mon corps (pour les enfants).
 
Gabbie*, 13 ans, qui a grandi en Haïti, a été victime d’agressions sexuelles alors qu’elle vivait dans un campement de tentes suite au tremblement de terre de 2010. Selon elle, la prise en charge proposée par une responsable de l’Eglise l’a énormément aidée.
 
« Cela m’a aidée à comprendre que si je n’en parle pas, nous ne pourrons jamais stopper ces violences, explique-t-elle. J’ai aussi appris que je n’avais pas à éprouver de honte. »
 
Le taux de violences à l’égard des femmes est extraordinairement élevé en Haïti : ainsi, on estime qu’environ 80 % des femmes sont victimes d’une forme ou d’une autre de maltraitance et que ce chiffre a même augmenté depuis le tremblement de terre.
 
« Le tremblement de terre a provoqué tant de colère et de frustration, note Magda Victor, secrétaire générale de la Société biblique haïtienne. Il a détruit les habitations et les moyens de subsistance et a aggravé la promiscuité, ce qui a fait augmenter le nombre de cas de violences familiales. »
 
Depuis 2012, la Société biblique haïtienne propose des ateliers sur les violences familiales et diffuse des émissions de sensibilisation à la radio pour lutter contre ce phénomène.
 
La Société biblique du Suriname utilise elle aussi la radio pour faire entendre son message au sujet des violences familiales. C’est justement cette émission qui a changé la vie de Kleia Emanuels-Mijnsen.
 
      
 
Kleia Emanuels-Mijnsen
 
« J’écoutais une émission évangélique à la radio avec des amies lorsqu’il y a eu une séance de consultation sur les violences familiales. Au fur et à mesure, j’ai senti qu’il fallait que j’appelle ce numéro pour me faire aider : j’avais vécu exactement ce dont ils parlaient. J’ai été victime de viol et de mauvais traitements de la part d’un ami de la famille. Je ne l’avais jamais dit à qui que ce soit et n’avais jamais fait face à ma douleur. Ça avait totalement détruit ma relation avec ma mère et je me méfiais de tous les hommes sans exception.
 
Il m’a fallu des mois d’aide pour surmonter les violences et le traumatisme que j’avais subis avant de pouvoir me débarrasser de toute l’amertume que j’éprouvais. Maintenant, je suis mariée et heureuse dans mon couple, j’ai deux fils et j’aide d’autres femmes qui sont dans mon cas. »
 
La Société biblique des Grandes Antilles prévoit de lancer ce programme aux Bahamas dans les mois à venir, car là-bas aussi, le phénomène des violences familiales est de plus en plus présent.
 
« Nous vous invitons à prier avec nous pour que nous puissions sauver des femmes et des enfants, mais aussi des hommes, puisque ce sont souvent eux les auteurs de ces violences au sein de la famille », demande M. Stewart.
 
 
* Les prénoms ont été modifiés pour protéger l’anonymat de ces personnes.
 
Source : © ABU – photos et tous droits réservés – Mars 2015
Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Jamaïque : information sur la violence conjugale, y compris les lois, la protection offerte par l'État et les services de soutien (2010-2013), 20 January 2014, JAM104717.EF

 

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